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Masterclass - John Landis - VF

A l'occasion du 35ème Festival du Film d'Amiens, rencontre avec John Landis. À la fin de l’un de ses billets percutants, ici annonçant la diffusion télévisée de Trading Places/Un fauteuil pour deux, Louis Skorecki écrivait ceci : « [John Landis] aime la ringardise pour ce qu’elle est. C’est le fils de Madame Carambar et de la poupée Barbie, l’oncle de King Kong, le sosie de Ben Turpin. Il nage avec les sirènes, insensible à l’appel du large. Flipper le dauphin l’attend, au loin. Il le sait. » Rien de plus juste sur ce qui fait la singularité de l’œuvre de John Landis que cette énumération enfantine, ce retour affirmé à l’immaturité, ce rappel d’objets et de souvenirs dérisoires et un peu stupides. John Landis est effectivement le plus jeune de cette génération de movie brats qui allait apporter, dans les années soixante-dix et quatre-vingts, ce sang neuf dont Hollywood avait besoin. C’est le benjamin espiègle, celui qui, en prenant tout à la dérision, a mis à nu pourtant quelques ressorts cachés du système.



Né en 1950, John Landis passe son enfance en Californie. Très grand cinéphile, il souhaite intégrer le milieu du cinéma, arrête ses études et se fait embaucher comme coursier à la 20th Century-Fox.


Après avoir enchaîné les jobs dans le milieu du cinéma (assistant de production, cascadeur notamment sur Il était une fois dans l'Ouest et Le Bon, la brute et le truand), il écrit en 1973 son premier scénario en un week-end et réussit à récolter auprès de son entourage assez de fonds (70 000$) pour réaliser Schlock. Cette parodie extravagante de King Kong obtient plusieurs récompenses. En 1977, Landis réalise la comédie à sketches Hamburger film sandwich. Attirés par le succès du film, des producteurs lui confient la réalisation d'American College, qui sera un véritable triomphe comique en 1978. Il s'attaque ensuite au blockbuster Blues Brothers. Fan de comédie musicale, Landis offre ici aux spectateurs un hommage, couronné de succès, à la musique et à la danse.


Par la suite, il enchaîne les succès, notamment Le Loup-garou de Londres, qu'il avait écrit à 19 ans. Récompensé par un Oscar pour ses maquillages, ce film d'horreur frappe les esprits pour sa célèbre scène de transformation. Pour tous, c'est dans ce film qu'il affirme sa personnalité. Vient ensuite Un fauteuil pour deux en 1983 qui réunit deux de ses acteurs fétiches : Dan Aykroyd et Eddie Murphy. Cette excellente satire de l'affairisme sera aussi un grand succès. La même année, il réalise par ailleurs le célèbre clip de Michael Jackson, Thriller (le plus long de l'époque et la cassette du making of la plus vendue dans le monde) qui marque un tournant dans l'histoire du vidéo-clip.

Dans les années 80, il enchaîne les projets et réalise en 1985, Série noire pour une nuit blanche avec Michelle Pfeiffer, Drôles d'espions avec Dan Aykroyd puis en 1986 3 amigos ! avec Steve Martin, Un prince à New York en 1988 et Le Flic de Beverly Hills 3 en 1993, tous les deux avec Eddie Murphy, alors au sommet de sa gloire. Entre temps, en 1991, il retrouve Michael Jackson pour le clip Black or White où il fait connaître la technique du morphing (méthode qui consiste à passer progressivement d'une image à une autre, de la façon la plus continue possible), reprise ensuite dans Terminator 2 : le jugement dernier.


La majeure partie de sa carrière dans les années 90 se poursuit à la télévision. Producteur éxécutif de nombreuses séries télé (Dream On, Code Lisa, Sliders, les mondes parallèles, Chérie, j'ai rétréci les gosses) dont il réalise parfois quelques épisodes, il tente de renouer, en vain, avec le succès de ses anciennes productions avec Blues Brothers 2000 et Le Loup-garou de Paris dont il est scénariste. Acteur à ses heures perdues depuis ses débuts (La Course à la mort de l'an 2000, 1941, Darkman), il apparaît dans des petits rôles dans Spider-Man 2 et Le Couperet par exemple. En 2005, il réalise deux épisodes de la série Les Maîtres de l'Horreur dont le but est de laisser carte blanche à de grands noms du cinéma d'horreur (John Carpenter, Tobe Hooper, Dario Argento) le temps d'un épisode. Il réitère l'expérience trois ans plus tard avec la série Fear Itself : les Maîtres de la peur, conçue sur le même principe. En 2011, il fait son grand retour au cinéma avec la comédie noire Cadavres à la Pelle, remake d'un film d'horreur des années 70 qui réunit Simon Pegg et Andy Serkis.


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